Je me sens libre

Après des années de galères, de larcins, de prisons et de sans-abrisme, Natalia retrouve une existence plus paisible.
Nochlechka lui a permis de récupérer ses papiers d’identité, un quotidien administratif réel.
Natalia nous raconte sa galère.
Je m’appelle Natalia, j’ai 35 ans. Je viens de la région de Mourmansk, de la ville de Kandalaksha. Je suis arrivée à Saint-Pétersbourg en 2014.

Quand une femme est battue je ne me retiens plus
J’ai toujours voulu fuguer, vivre sans entrave. Déjà à quatorze ans je m’échappais de la maison maternelle.
Drogue, petits larcins sont le quotidien de Natalia.
A 17 ans j’ai poignardé un homme qui avait tabassé ma copine. Quand une femme est battue je ne me retiens plus.
Ils m’ont mis en taule. Libérée en 2002 je me suis mis à voler compulsivement, j’ai traversé l’Europe, en Allemagne j’ai été mis en prison. Une longue galère qui ne s’est arrêtée que lorsque je suis arrivé à Saint-Pétersbourg.

Ça y est, je suis dans la rue
J’y ai trouvé un emploi dans l’hôtellerie, tout allait bien. J’exerçais comme administratrice. Puis l’hôtel a fermé. Et très vite c’est l’engrenage, plus de travail, plus de salaire, impossible d’acquitter le loyer, et suite logique, je perds ma propiska, ça y est, je suis dans la rue.
Les gens qui ne connaissent pas ce qu’est de survivre dans la rue, en plus dans une ville comme Peters (Saint-Pétersbourg) avec son climat humide, ses écarts de températures, ne peuvent comprendre à quel point c’est dure, à quel point on souffre. Et dire qu’ils croient qu’on le fait par plaisir….
Je suis tombée gravement malade d’une pneumonie. De plus on m’a volé tous mes documents.
En 2016, neuf fois j’ai été hospitalisée à l’hôpital Botkin, (le seul hôpital à recevoir les sans-papiers sans-abris), j’y ai passé presque toute l’année et j’ai également été infectée par le VIH, un bouquet complet.

Le Centre d’Accueil
C’est là-bas que j’ai entendu parler de Nochlechka, on m’a conseillé de m’y rendre.
Je suis venu ici à Borovaya, (l’adresse de Nochlechka). J’y ai rencontré Pavel, l’assistant social. Quelle personne tant généreuse.
Ils m’ont hébergé, soigné, récupéré mes papiers, mon identité administrative, aidé à trouver un logement, un travail.
Maintenant, je veux aussi aider les sans-abris, ceux qui en ont besoin, les enfants sans-papiers, les sans-logis qui ont le sida, j’ai quelque chose à leur montrer, quoi leur dire, ajoute Natalia en guise de conclusion.

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